RDC: l’UE demande à Nkunda d’abandonner ses revendications nationales.

AFP

11/12/08

 

Le commissaire européen au Développement Louis Michel a demandé jeudi dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) au chef rebelle Laurent Nkunda d'abandonner ses revendications nationales pour se concentrer sur "les causes profondes" du conflit dans l'Est.

"Je lui ai dit qu'il devait d'abord se focaliser sur les problèmes qui font le conflit à l'Est et pas généraliser tous les débats", a déclaré M. Michel à l'AFP à Goma, la capitale de la province du Nord-Kivu.

Les discussions entamées lundi à Nairobi entre la rébellion et des représentants du gouvernement de Kinshasa doivent porter "sur les causes profondes qui font qu'à l'Est il n'y a pas de stabilité politique", a-t-il poursuivi.

L'ancien ministre belge des Affaires étrangères s'exprimait après avoir rendu visite à l'ex-général Nkunda près de son fief de Rutshuru (75 km au nord de Goma).

Dans la matinée, il avait fait étape à Kigali, où il a rencontré le président rwandais Paul Kagame. Le Rwanda est accusé par Kinshasa de soutenir la rébellion de Laurent Nkunda, un Tutsi congolais, ce que Kigali dément.

"Le président Kagame m'a autorisé à dire à M. Nkunda que (…) son exigence d'avoir une négociation globale sur tous les problèmes de la RDC était inadéquate", a-t-il assuré.

"Tant que les revendications de M. Nkunda portent sur (…) les préoccupations de la population de l'Est, c'est légitime", a-t-il estimé. "A partir du moment où il demande amendements constitutionnels, changement de régime, négociations globales sur tous les problèmes du Congo, on sort de la réalité démocratique congolaise."

Les combats ont repris fin août dans le Nord-Kivu entre la rébellion de Laurent Nkunda et l'armée gouvernementale alliée à divers groupes armés, qui ont jeté plus de 250.000 personnes sur les routes. Les combats ont diminué en intensité ces dernières semaines mais des affrontements sporadiques se poursuivent.

Un dialogue direct a commencé lundi à Nairobi entre des deux camps sous l'égide de l'envoyé spécial de l'ONU pour la RDC, l'ex-président nigérian Olusegun Obasanjo.

Après avoir fait état mercredi d'une "situation bloquée" à cause des revendications nationales du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) de Laurent Nkunda, M. Obasanjo a annoncé jeudi soir que les discussions s'étaient poursuivies "dans une atmosphère de bonne volonté" et reprendraient le 17 décembre.

M. Michel, qui a rencontré M. Obasanjo mercredi soir, a estimé qu'il fallait "donner une chance au dialogue politique". "Il existe aujourd'hui une opportunité d'aller vers une solution négociée plutôt que vers une solution militaire", a-t-il jugé.

Le commissaire doit se rendre vendredi à Kinshasa pour une entrevue avec le chef de l'Etat congolais, Joseph Kabila.

 

AFP

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