Kabila: “il fallait à tout prix rétablir l’ordre” à Kinshasa.

AFP

26/03/07

Le président de République démocratique du Congo (RDC) Joseph Kabila a pleinement justifié lundi l'emploi de la force armée contre la garde rapprochée de l'ex-vice-président Jean-Pierre Bemba la semaine dernière à Kinshasa, où "il fallait à tout prix rétablir l'ordre".

Face à "une milice qui avait pour objectif de s'en prendre aux sièges des institutions, qui avait pour but de contrôler la capitale", "il fallait à tout prix rétablir l'ordre, dans les plus brefs délais", a affirmé le chef de l'Etat au cours d'une conférence de presse au palais présidentiel à Kinshasa.

"Le problème n'était pas politique, le problème était militaire et sécuritaire. (…) Ce n'est pas par la négociation qu'on assure la sécurité", a-t-il martelé, alors que l'ONU et plusieurs puissances avaient appelé à la reprise du dialogue pour dénouer cette crise.

"On devait remettre de l'ordre vite et c'est ce que nous avons fait", a-t-il insisté.

Près de 120 personnes ont été tuées lors d'affrontements jeudi et vendredi entre l'armée régulière et la garde rapprochée du sénateur Bemba, qui refusait de voir ses hommes intégrer l'armée nationale en estimant ne pas avoir de garanties pour sa sécurité.

Ses hommes ont été très largement défaits par l'armée et lui-même est hébergé depuis jeudi par l'ambassade d'Afrique du Sud. Le gouvernement accuse l'adversaire malheureux de M. Kabila à la présidentielle de 2006 de "haute trahison" et a annoncé vendredi l'engagement de poursuites contre lui pour "entretien de milice".

Evoquant les violences post-électorales entre forces de l'ordre et troupes de M. Bemba en août et en novembre à Kinshasa, le président a justifié le choix du dialogue privilégié à l'époque.

"L'objectif était d'amener le pays aux élections. Si on avait pris des mesures (contre M. Bemba et ses hommes) à l'époque, on nous aurait accusé de vouloir empêcher les élections. Maintenant que c'est chose faite (les élections), personne n'est au dessus des lois, à commencer par le président", a-t-il dit.

"Il y a quelqu'un (M. Bemba) qui a essayé de se mettre au dessus de la loi (…). C'était totalement inadmissible (…) et la loi vient de le remettre à sa place", a-t-il souligné, rappelant que ses hommes avaient reçu un "ultimatum" de l'état-major général des Forces armées de RDC pour regagner les camps militaires à partir du 15 mars.

Le président a refusé de se prononcer sur le sort de M. Bemba lui-même, alors qu'une "procédure judiciaire" a été engagée.

 

AFP

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