Kinshasa et des diplomates croient la paix possible en RDC.

Reuters

17/01/09

 

 

 

KINSHASA – La promesse des rebelles tutsis et d'une milice Maï-Maï de rejoindre l'armée de la République démocratique du Congo marquent une avancée majeure vers la fin d'un conflit meurtrier pour l'est du pays, estiment le gouvernement de la RDC et des diplomates étrangers.

Des membres de l'état-major du Conseil national pour la défense du peuple (CNDP) emmenés par le général Bosco Ntaganda ont annoncé vendredi qu'ils étaient prêts à mettre un terme à leur rebellion de quatre ans et à rejoindre l'armée nationale.

La milice pro-gouvernementale Maï-Maï du mouvement des Patriotes résistants congolais (Pareco), adversaire principal du CNDP, leur a emboîté le pas samedi en affirmant qu'elle était prête à se placer sous le commandement du gouvernement.

"Pour le gouvernement c'est un très bon signe qui rend l'évolution vers la paix plus palpable. C'est une avancée significative", a dit à Reuters le ministre de l'Information Lambert Mende.

Toutes les précédentes tentatives pour régler le conflit, dont l'accord de paix signé en janvier 2008, ont échoué. Plus d'un million d'habitants de la petite province du Nord-Kivu ont fui leur domicile depuis la fin 2006.

Mais les diplomates se veulent optimistes.

"Une différence significative est qu'il s'agit de bien plus qu'une simple cessation des hostilités. Cela met aussi les forces du CNDP à la disposition du gouvernement. C'est une reddition", analyse un diplomate occidental.

Ntaganda a proposé jeudi d'aider les gouvernements congolais et rwandais dans la lutte contre les opérations de la milice hutu des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR).

Leur présence dans l'est de la RDC est vue comme une cause principale du conflit au Kivu.

VERS LA RÉHABILITATION DE NTAGANDA ?

Le fondateur du CNDP, le général Laurent Nkunda, a commencé à combattre le gouvernement avec 4.000 hommes après avoir rejeté l'intégration dans l'armée nationale constituée à la fin de la guerre civile (1998-2003).

Ntaganda, chef militaire du mouvement, a rompu la semaine dernière avec Nkunda, qui n'a pas approuvé le cessez-le-feu jusqu'à présent.

Une grande partie de l'état-major du CNDP a signé la déclaration vendredi, indiquant que les soutiens à Nkunda au sein du mouvement sont de moins en moins nombreux.

Les militants des droits de l'homme craignent que Ntaganda, surnommé "Terminator", ne soit réhabilité alors qu'il est recherché par la Cour pénale internationale. Cette figure populaire chez les rebelles est accusée d'avoir recruté des enfants de moins de 15 ans pour participer au conflit interethnique dans la région de l'Ituri, dans l'est de la RDC.

"Tout ce qui ne se termine pas en arrestation de Bosco Ntaganda est une violation flagrante du droit international", a affirmé Anneke Van Woudenberg, chercheuse associée à Human Rights Watch.

"Nous jugeons prioritaire de travailler avec Ntaganda pour ramener la paix. Le reste viendra plus tard", a estimé pour sa part le ministre congolais de l'Information.

Joe Bavier, version française Clément Guillou

 

 

Reuters

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