La Conférence sur la Paix au Kivu est vouée à l’échec.

Pierre Mukalay

Goma RDC

04/01/08

 

Avant d’avoir commencé, la Conférence sur la Paix au Kivu, dont l’organisation est prévue à Goma du 6 au 15 janvier 2008, est vouée à l’échec, faute d’avoir été préparée convenablement.  En effet, avant de décider de l’organisation d’une telle conférence, le gouvernement aurait dû circonscrire avec précision les causes profondes de l’insécurité au Kivu. Ensuite, il fallait s’assurer que la solution à ces problèmes pouvait être obtenue par une telle table ronde.Ces deux questions n’ayant pas été préalablement examinées, la conférence de Goma risque d’accoucher une souris. Il est vrai que Joseph KABILA ne croit pas en cette rencontre ; elle lui donne juste le temps de réorganiser ses troupes à partir de WALIKALE pour une nouvelle offensive. Mais, a-t-il tiré des leçons de MUSHAKI ? Comment une armée organisée peut-elle perdre des hommes par milliers, des tonnes d’armes et munitions sans en tirer la moindre leçon ? C’est trop facile de chercher des bouc- émissaires, des soi-disant traîtres, plus fictifs que réels, pour se donner bonne conscience !
            

 

Nul n’ignore que les F.D.L.R. /Interahamwe, ces génocidaires rwandais, sont la cause principale de l’insécurité au Kivu. Ils occupent, en partie, les territoires de WALUNGU et SHABUNDA au SUD-KIVU ; WALIKALE, MASISI, LUBERO et RUTSHURU au NORD-KIVU, où ils maltraitent la population. Aucun leader de ces deux provinces n’ose en parler. Le président KABILA utilise les FDLR dans sa garde rapprochée, son intendance et son armée. Aucun de ses conseillers ne lui montre les risques d’une telle alliance.
        

Les participants à la Conférence de Goma sont, pour plus de 99%, membres du gouvernement et de ses institutions ; ou aspirent à y accéder. Ils ont déjà eu plusieurs occasions de s’exprimer officiellement sur cette question. Qu’ont-ils de neuf à ajouter à leurs propositions antérieures ?

Les opérations militaires de ces trois dernières années ont opposé le C.N.D.P. d’une part, et le gouvernement (avec ses supplétifs FDLR, PARECO et autres maï-maï) d’autre part. Les troupes du gouvernement ont perdu toutes les batailles ; bien que celles-ci aient été souvent engagées à leur initiative.

L’infériorité militaire des troupes du gouvernement par rapport à celles du CNDP, ayant été démontrée à plusieurs reprises ; une solution négociée entre ces deux parties en conflit aurait dû être acceptée depuis longtemps. L’entêtement de Joseph KABILA à poursuivre une guerre qu’il ne va jamais gagner risque de se terminer très mal pour lui.  En effet, ses troupes ne sont capables de gagner la moindre bataille; que ce soit dans une guerre de positions, ou dans une guerre de mouvements. Un général sans troupes qui s’obstine à combattre doit avoir de sérieux problèmes
mentaux.

 

Mais, peut-être, faudrait-il attendre cinq défaites comparables à celle de MUSHAKI pour que le président de la R.D.C. revienne à la raison. Mais cela risque d’arriver trop tard. Le C.N.D.P. peut exiger alors une capitulation pure et simple.

Qui vivra verra !

 

www.kivupeace.org

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