Le président rwandais Kagamé poursuit une visite privée aux États-Unis malgré une plainte.

El Memeyi Murangwa

elmemeyimurangwa@gmail.com 

 

01/05/10 
 
 

paul-kagame.jpgNiant toute implication dans l'abattage du Falcon présidentiel en 1994, voulu comme élément déclencheur du génocide, le président rwandais Paul Kagamé poursuis son séjour aux États-Unis, en ignorant une plainte déposée par les veuves des présidents Habyarimana et Ntaryamira. 
 

Accompagné de son épouse, M. Kagamé a pris la parole lors d'une cérémonie en l'honneur des diplômés rwandais à Oklahoma Christian University dans la ville d’Oklahoma City, située au sud des Etats-Unis.  

Dans son mot de circonstance, le président rwandais a insisté sur l’importance de l’éducation, seul atout crucial pouvant aider le pays à se remettre du génocide.

La plainte n’aura pas terni la sérénité du président rwandais sur qui on pouvait lire une intense joie lorsqu’il a salué chaleureusement les dix finalistes.

Les veuves des ex-présidents Juvénal Habyarimana du Rwanda et Cyprien Ntaryamira du Burundi ont déposé une plainte à Oklahoma City contre M. Kagamé, sollicitant un dédommagement s’élevant à 350 millions de dollars américains.

Accusée d’avoir participé à la planification et à l’organisation du génocide, la veuve Habyarimana, née Agathe Kanziga, vivant en France se trouve sous contrôle judiciaire en attente d’une comparution devant la cour d’appel de Paris.

Il ya peu de temps le président Kagamé disait : « Je ne sais pas ce que le système judiciaire français va faire de ce dossier, avec un peu de chance ils vont vouloir mener un procès jusqu'à son terme » falcon_50_republique_rwandaise.jpg

L’imprévisible France vient de donner une réponse à cette question en annonçant une nouvelle enquête sur la mort de l’ancien président rwandais Habyarimana.

Le juge antiterroriste parisien Marc Trévidic chargé par la France de l’enquête sur l’attentat d’avril 1994 a désigné une commission d’expert afin de tenter de reconstituer les circonstances du drame.

Reste à savoir si la piste précieuse du gendarme français Paul Barril ignoré volontiers par le Juge Bruguière intéressera le nouveau juge ?

Egalera t-il le travail fait par la commission Mutsinzi du Rwanda, ayant imputé toute la responsabilité sur les extrémistes du régime Habyarimana ?

Quid des officiels français impliqués dans le génocide rwandais ?  

La France officielle qui a dernièrement frôlé l’excuse à Kigali ne semble pas prête à sécher les larmes des nombreux survivants rwandais qui continuent à revivre l’horreur chaque mois d’avril. 

 

©  VirungaNews

Leave a Reply