Mbusa : le Kivu et les frontières

La libre

24/05/07

kagame_et_nyamwisi.jpgPremière visite officielle du nouveau ministre congolais des Affaires étrangères. M. Mbusa annonce le brassage des troupes du mutin Nkunda, qui le refusaient jusqu'ici. Et donne raison à l'Angola pour le problème frontalier.

Le ministre congolais des Affaires étrangères, Antipas Mbusa Nyamwisi, a clôturé mercredi sa première visite officielle en Belgique à l'issue d'une rencontre avec son homologue Karel De Gucht – en partance, pour cause d'élections le mois prochain. Mardi, le Premier ministre Guy Verhofstadt avait renouvelé à M. Mbusa l'invitation à recevoir le président Kabila en Belgique.

Mercredi, MM. Mbusa et De Gucht ont signé une convention destinée à éviter la double imposition, avant une conférence de presse à laquelle M. De Gucht, visiblement pressé de passer à autre chose, a rapidement mis fin. Le ministre belge a cependant indiqué s'être entretenu avec son homologue de problèmes sécuritaires au Nord-Kivu et en Ituri (voir ci-contre) et avoir été "content d'apprendre que des mesures importantes allaient être prises dans les jours à venir" en la matière.

Il a dit aussi avoir "reçu pas mal de détails sur ce qui va démarrer dans les semaines à venir" , la communauté internationale ne cachant pas son inquiétude devant l'immobilisme du gouvernement Gizenga, en place depuis trois mois. M. Mbusa a souligné : "Nous sommes nombreux (au gouvernement) à apprendre", mais "le rythme de travail s'accélère car nous avons un devoir de résultat".

Les mutins brassés

M. Mbusa a ainsi annoncé la décision de Kinshasa de mettre fin à l'accord passé entre le général mutin Laurent Nkunda et un émissaire du président Kabila, qui a entraîné des patrouilles communes Nkunda/armée congolaise, en vue de pourchasser les FDLR (génocidaires hutus rwandais). "Les 6 000 hommes de Nkunda vont passer par le processus" normal de brassage (intégration avec les autres ex-belligérants pour former une armée nationale et dispersion dans tout le pays) "et une bonne partie sera envoyée ailleurs" qu'au Kivu, ce que les troupes de Nkunda refusent jusqu'ici.

Enfin, M. Mbusa a abordé le problème frontalier du Congo avec l'Angola – délicat puisque Luanda est le principal soutien militaire de M. Kabila. Depuis février, des habitants du Bandundu se plaignent de l'"occupation" de 11 villages de cette province congolaise par des soldats angolais. Une commission d'enquête parlementaire n'est toujours pas arrivée à faire examiner son rapport par l'assemblée à Kinshasa, en raison de "pressions" pour le modifier, selon la presse kinoise.

Députés pris de vitesse

Il y a une semaine, le gouvernement Gizenga prenait de vitesse l'assemblée en tranchant en faveur de l'Angola : celui-ci "n'a jamais traversé la frontière" . Il ne précisait toutefois pas les bases sur lesquelles il fondait sa conviction.

M. Mbusa a répété cette position à Bruxelles mercredi, ajoutant qu'en réalité deux villages congolais s'étaient installés en territoire angolais. Et les neuf autres villages mentionnés ? "Ils n'ont jamais été occupés par l'Angola" assure aujourd'hui M. Mbusa.

 

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