Que valent finalement les mines du Congo ?

Ange Michel Murangwa

16/03/10

 

5_chantiers.jpgLes guerres du Kivu sont généreusement  attribuées  au Rwanda dont la motivation serait  la balkanisation du Congo. Derrière Kagamé il ya bien sur les américains qui "pillent" les riches minerais de l’Est, le Coltan, la cassitérite et autres entras électroniques… affirment bien les opérateurs politiques congolais.

A force de  ressasser les oreilles du peuple avec ces âneries, les politiciens Congolais ont réussi à focaliser ses yeux sur l’Est du pays comme si les événements du Kivu justifiaient pleinement toutes ses misères.

Les plus grands gisements du Cuivre, du cobalt, de l’or et du diamant n’ont pas émigré a l’Est, ils sont encore dans le Katanga et dans le Kasaï.

Naguère premier producteur mondial de ces minerais, le Congo ne produirait  à l’heure aucun carat de diamant,  les travailleurs de la Miba sont impayés depuis 40 mois.

Contre les 450.000 tonnes produits annuellement par la Gécamines sous Mobutu, le Congo  ne produirait annuellement que quelque 45 tonnes. Le cobalt et l’uranium se sont évaporés du registre des exportations…Personne n’en pleure.

Pendant que tous crient au voleur dans le Kivu, personne n’est à même de nous donner une explication logique sur ce qui se passe dans les mines du Katanga et du Kasaï.

Des contrats du siècle sont périodiquement signés entre le Gouvernement et des sociétés tantot Sud Africaines, tantôt Canadiennes, tantot Chinoises.  Tous ces contrats vite révisés ou cavalièrement résiliées finissent sur les tables des tribunaux internationaux, donnant l’occasion à nos politiciens  de crier au voleur, aux rapaces et aux requins…

La défunte Union Minière du Haut-Katanga (UMHK) a surement  beurré son pain grâce aux mines du Congo. Les Barundjis (Rwanda-Rundi)  travaillaient dur dans le mundani des puits, les tshimbulu (Kasaïens) réparaient si bien les lourds engins d’extraction et les Katangais sirotaient  gaiement leurs bières en écoutant la douce mélodie de Jean Bosco Mwenda wa Bayeke, le kankontwe était sur toutes les tables et l’optimiste Zaïre misait sur l’Objectif 80.

Le Congo a depuis retrouvé sa dignité. Les Belges ont perdu les mines, les Barundji se sont reconvertis dans le Coltan du Kivu et les Tshimbulu peinent à creuser le diamant dans le Kasaï.

Les 5 chantiers du Boulevard du 30 Juin avancent si bien, les Chinois y apprennent le lingala, Albert II sera à Kinshasa pour le Lipanda, et cerise sur le gâteau, pour ne pas payer ses dettes, le Congo est enfin en voie de figurer dans le cercle très envié des pays les plus pauvre du monde. 

De quoi rendre jaloux les voisins !

© VirungaNews 

Leave a Reply