RDC: Cojeski Bandundu confirme l’occupation de Shayimbwanda, Shakadiata et Shayingi par l’Angola.

Davin Nzwanga

03/05/07

0. Presentation administrative
Shayimbwanda, Shakadiata et Shayingi (Shahon)
Province de Bandundu
District du Kwango
Territoire de Kahemba
Secteur chefferie de Mwamushiko
Groupement de Shayimbwanda
I.PRESENTATION ECLESIASTIQUE
Shayimbwanda, Shakadiata et Shayingi (Shahon) appartiennent au diocèse de Kikwit, paroisse de Shamusenge (Kahemba).

II. CONTEXTE DE LA MISSION
La Société Civile de Bandundu, dans sa récente déclaration sur la situation qui prévaut à la frontière entre l'Angola et la R.D.C., dans le groupement de Shayimbwanda, avait prévu de dépêcher une équipe sur terrain afin de s'enquérir de ce qui s'y passe réellement. C'est ainsi que le samedi 14 avril 2007 la commission constituée a pu prendre place à bord d'une Jeep pour se rendre à Shayimbwanda en passant par Kahemba. C'est la paroisse Shamusenge qui l'a reçue.
Le COJESKI/BANDUNDU a donc fait partie de la délégation de la Société
Civile de Bandundu dont voici la composition :
Mr. Arsène Ngondo (commission justice et paix Kikwit) Mr. Déo Kabamba (Pax-Christi / RENADHOC )
Mr. Raymond Kitako (RECIC)
Mr. Davin NZWANGA (COJESKI / Bandundu) Pasteur Odon Mukashienu (Eglise du Christ au Congo " ECC ").
Cette délégation a été rejointe par l'Abbé Katunda, Curé de Shamusenge dont dépend pastoralement le Groupement Shayimbwanda.
Le COJESKI/BANDUNDU fait ici état des observations individuelles et collectives effectuées sur le lieu, qu'il intègre dans le présent rapport qui se veut signalétique.

III. CONSTATS
Arrivée à la barrière, la délégation a constaté ce qui suit :
– Il y a une barrière érigée par l'Armée Angolaise à la borne 21 qui se trouve au niveau de la source Kakamba sur la route qui mène vers Shayimbwanda. C'est là où le drapeau angolais flotte et le lieu où les commandants angolais DAROSA, PANZU, règnent en maîtres ;
– Les bornes 20 et 22 sont encore introuvables ;
– Les Angolais se sont appropriés la borne frontalière 21 ;
– Trois villages congolais sont sous occupation angolaise :
Shayimbwanda, Shakadiata et Shayingi ;
– L'école primaire catholique de Shayimbwanda ne fonctionne plus. Les enseignants et le directeur ont fui parce que les militaires angolais
leur demandaient d'assurer les cours en portugais et de transmettre le rapport à Lova (ville angolaise) ;
– Les agents de tous les services spéciaux et de l'administration congolaise ont été chassés de Shayimbwanda sans violence ;
Les familles des agents chassés sont à Shakombe où ils mènent une vie de déplacés interne, sans assistance et abandonnée à leur triste sort ;
– La police angolaise est allée à Shayimbwanda pour faire le recensement de la population congolaise, mais celle-ci a refusé ;
– La police angolaise est en train d'intoxiquer la population en
promettant la construction d'infrastructures routières, hospitalières, scolaires, etc. ;
– La délégation a remarqué que la population ressentait un sentiment d'abandon de la part de l'administration congolaise à cause de l'enclavement, et du temps que prend le dénouement de cette affaire ;
– La population est déterminée à demeurer congolaise ;
– Enfin, de toutes les déclarations enregistrées, aucune n'a contredit une autre sur l'occupation illégale de Shayimbwanda par l'armée angolaise.
La commission a terminé sa mission le mercredi 18 avril 2007 après un long entretien avec l'Armée angolaise, et elle a repris le chemin de Kahemba, en faisant un rapport verbal aux autorités tant militaires, administratives que coutu-mières qui l'ont reçue sur place.
Elle a passé une nuit en route, est arrivée à Kahemba le jeudi soir. Elle est rentrée à Kikwit le vendredi 20 avril 2007.

IV. COMMENTAIRES
Constats généraux :
1) Porosité à la frontière Congolo-Angolaise côté de la R.D.C ;
2) Enclavement de la population congolaise occupée par l'armée
Angolaise ;
3) Abandon total de la population par l'administration publique congolaise.

IV.1 POROSITE A LA FRONTIERE
– Cette préoccupation a été déjà soulevée lors du Colloque National des jeunes sur la paix et cohabitation pacifique durant le processus électorale en R.D.C, par la délégation du COJESKI / Bandundu à Kinshasa du 18 au 21 mai 2005.
– Preuve pour laquelle au moment où les troupes angolaises venaient pour occuper de force Shayimbwanda et consort, il n'y avait aucun élément de la police ni des services spéciaux à la frontière
– Sur place à Shayimbwanda, elle n'a trouvée que trois éléments de la police mal vêtu, et non équipés et deux agents de services spéciaux l'un de ANR et l'autre de DGM.

IV.2 ENCLAVEMENT DE LA POPULATION
– Cette population vit isolée du reste du monde et ce qui entraîne une pauvreté extrême. Pour qu'elle puisse s'approvisionner même du sel, savon, etc…il faut qu'elle arrive à faire prêt de 200 kilomètre pour atteindre Kahemba et 150 kilomètre pour atteindre Tshikapa, ses deux principaux lieux de ravitaillement en denrées alimentaires et biens de première nécessité.
– Absence d'infrastructures adéquates de base : Pas d'Hôpitaux, pas d'écoles sauf une seule école primaire catholique à Shayimbwanda
et une école secondaire à 15 kilomètre, pas des routes, un seul dispensaire à Mwasengi. Rares sont les personnes d'une trentaine d'année qui ont déjà vu un véhicule ou une moto, sauf un vélo dans ce recoin du territoire national.

IV.3. ABANDON TOTAL DE LA POPULATION PAR L'ADMINISTRATION PUBLIQUE CONGOLAISE
Depuis cette multitude des délégations officielles venues, même la délégation parlementaire, personne n'a vraiment plaidé pour leur cause.
Car cette cause est juste. Elle (population) est congolaise et ne veut en aucun cas devenir Angolaise.
Elle se pose la question pourquoi à Kinshasa on bloque même le rapport de la Commission parlementaire qui était sur place !
N.B. : Personne parmi toutes ces délégations n'a foulé le sol de Shayimbwanda et consort. Même la délégation parlementaire a eu beaucoup de peines pour voir même la borne 21 que la population reconnaît comme une borne géologique et non frontalière.
Qui peut répondre à cette interrogation de la population de la contrée?
Pour quoi cet oubli et ce silence de notre Gouvernement ? Est-ce un silence complice ?
Cette affaire de Shayimbwanda et consort nécessite une vigilance sans relâche et une union sans faille autour du peuple de Shayimbwanda et consort en particulier et du peuple congolais en général. La misère du peuple congolais a assez durée. Notre rôle à tous, maintenant est de préserver les acquits de la nation tels que laissés par les colons contre toute tentative d'occupation, d'aliénation ou de cession. Pour notre part, nous sommes sûrs que vous êtes conscient là où vous êtes du devoir que vous impose la patrie, de faire quelque chose pour que le population de Shayimbwanda et consort recouvre la nationalité congolaise qu'elle veut bien garder.
Nous avons été témoins… Vous allez vous demander pour quoi dans ce rapport nous parlons de trois villages en lieu place de 13 ?
Réponse : dans la tradition Tshokwe un grand village peut avoir à son sein 2, 3, 4, 5 petits villages.

V. CONCLUSION
Aucune des déclarations entendues sur place, venant de toutes les sources
à la fois historiques, coutumières, ecclésiales, politiques, géographiques et
frontalières, ne donne lieu à l'appartenance du Groupement
Shayimbwanda à la République d'Angola.

VI. RECOMMANDATIONS
Nous n'avons qu'une chose à faire. A qui ? Au Président de la République élu. A qui nous demandons de jouer pleinement son rôle en tant que
garant de la Nation et de l'intégrité du territoire. Cfr. Art : 69 de la Constitution de la République Démocratique du Congo.
Nous sommes disposé à fournir d'autres éléments d'informations complémen-taires pour éclaircissements y compris les éléments audi-audiovisuels pour s'enquérir de la situation réelle et d'en apporter un jugement sincère.
Nous vous remercions.

Pour la Jeunesse Congolaise de BANDUNDU,
Le COJESKI / BANDUNDU

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