RDC : embarras autour du cas d’un ministre invisible et démissionnaire

Agence France Presse
12/02/07
 
Le gouvernement de République démocratique du Congo (RDC), à peine nommé, est confronté au cas délicat d'un ministre que personne n'a jamais vu et dont le parti vient de présenter la démission, a-t-on appris samedi de sources politiques. Kasongo Ilunga a été nommé le 5 février ministre du Commerce extérieur, choisi sur une liste présentée par son parti – l'Union des nationalistes fédéralistes du Congo (Unafec) d'Honorius Kisimba Ngoy -, allié au camp du président Joseph Kabila.

"Il y avait deux noms sur cette liste, celui de Kisimba Ngoy et l'autre. Nous avons choisi le second. Nous ne l'avons jamais rencontré, mais nous faisons confiance aux responsables des partis avec qui nous avons eu des consultations pour former le gouvernement", a déclaré à l'AFP un proche du Premier ministre Antoine Gizenga, sous couvert d'anonymat.
Il a précisé que M. Kisimba avait adressé un courrier au Premier ministre pour annoncer que Kasongo Ilunga présentait sa démission, pour des raisons personnelles, au lendemain même de la formation du gouvernement.
Des responsables de l'Unafec ont affirmé à l'AFP n'avoir jamais vu Kasongo Ilunga et ne rien savoir de ses activités actuelles ou passées. Plusieurs personnalités politiques, s'exprimant toutes sous couvert d'anonymat, suspectent M. Kisimba d'avoir transmis le nom d'un "total inconnu" ou même d'un "fantôme", pensant ainsi être à coup sûr nommé au sein du gouvernement.
Contacté par l'AFP, M. Kisimba a soutenu que Kasongo Ilunga avait lui-même présenté sa démission dans une lettre, mais a indiqué ne pas être en mesure de fournir les coordonnées de l'intéressé.
Dans l'entourage du Premier ministre, on assure que ce courrier était adressé à M. Kisimba et non au chef du gouvernement, comme le veut la procédure. Une fois la lettre du ministre concerné reçue et sa démission acceptée, l'Unafec devra proposer d'autres candidats. Et si le ministre n'existait pas? "Et bien, ironise un proche de M. Gizenga, s'ils l'ont inventé, ils pourront aussi inventer sa lettre de démission". Le gouvernement congolais, qui compte 60 membres, est issu des élections de 2006, qui ont mis fin à une difficile transition politique entamée en 2003 après près de 5 ans de guerre.
AFP

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