RDC : La course contre la montre de William Swing.

Antoinette K. Kankindi

Nairobi, 12/05/07

 

 

william_lacy_swing.jpgIl n’est plus un secret pour personne que le Conseil de Sécurité des Nations Unies n’ait plus que dix jours pour prononcer l’extension du mandat de la Monuc. Kemal Saiki, une vraie vedette de cette mission l’a même confirmé dans un point de presse cette semaine, informant par la même occasion que des consultations entre les représentants de l’ONU et le gouvernement congolais est en cours. On imagine qu’il s’agit certainement d’une sorte de sprint pour arracher a tout prix cette extension qui serait une aubaine pour les nombreux fonctionnaires qui « parasitent » autour de cette mission et dont la compétence est on ne peut plus douteuse. Mr. Swing n’a plus une minute à perdre pour  offrir toutes les raisons de cette extension. Selon le Phare, il veut présenter  comme succès de la Monuc les résultats suivants : « encadrements des populations déplacées par des casques bleus, l’opération de dépôt des armes par des ex-miliciens et leur incinération ». Et comme si cela était rassurant, il semble qu’il ait rappelé aux députés congolais que la RDC est le seul pays a instabilité non encore résolue malgré les trois différentes interventions des forces de l’ONU. Ceci sonne comme une sorte d’ironie de mauvais goût car il faut se demander pourquoi faudrait il encore une force d’un organisme qui n’a jamais réussi ! L’expérience devrait servir de leçon pourtant. Il est grand temps que l’on réalise que les forces de l’ONU n’ont pas et ne sont pas la solution pour les conflits africains. Leur intervention catastrophique en Somalie au début des années 90 a été un facteur déterminant à l’origine de l’imbroglio qui dure jusqu’aujourd’hui. Il faut regarder la Sierra Leone si on a encore de doutes ! Que veut Mr. Swing, une sorte de Somaliland en RDC ?

Mais a coté de l’échec devenu traditionnel des soi-disant missions des soldats de la paix en Afrique, ce qui dérange le plus ce sont les raisons que Mr Swing avance : « la présence de 7 a 8000 éléments armés rwandais et un millier d’ougandais occupent l’Est de la RDC ou ils sèment l’insécurité et la désolation parmi les populations civiles ». Un peu faible comme argument pour maintenir une force de 17000 hommes. Mis entre les mains de ceux qui vraiment cherchent la paix dans l’Est de la RDC, l’argent que le maintien de cette force requiert leur permettrait de résoudre, par des opérations plus efficaces ce que la Monuc n’a pas réussi ou n’a pas voulu réussir, principalement le rapatriement au Rwanda des FDLR. Curieusement Mr. Swing a diplomatiquement passé sous silence l’échec de sa mission face a ces forces négatives, ce qui confirme que vraiment il y a une tolérance si pas une complicité certaine entre les deux organismes. Apres toutes ces années qu’il a passées a accompagner la transition d’abord, parrainer les élections ensuite et maintenant voler au secours du gouvernement, l’omission concernant des FDLR de la part de Mr. Swing ne peut pas être considérée  comme un simple lapsus. C’est l’expression d’une partialité exubérante si pas malicieuse. Il est souhaitable que les parlementaires sachent exiger des résultats d’abord et qu’ils ne laissent pas le gouvernement berner le peuple. Espérons qu’ils ne se laisseront pas faire cette fois-ci.

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