RDCongo: les députés de la majorité boycottent la séance d’ouverture.

AFP

16/03/09

 

kamerhe.jpgKINSHASA – La séance d'ouverture de l'Assemblée nationale en République démocratique du Congo a été boycottée lundi par les députés de l'Alliance de la majorité présidentielle (AMP), qui demandent la démission du président de l'Assemblée, a constaté un journaliste de l'AFP.

Les journalistes ont été empêchés par la police d'assister à la séance d'ouverture à laquelle ont participé les députés de l'opposition ainsi que les représentants du corps diplomatique accrédité en RDC.

Aucune explication n'a été signifiée par les policiers aux journalistes, qui ont pu constater que seuls les députés de l'opposition étaient entrés au Palais du Peuple.

Dimanche, les députés de la majorité avaient demandé la démission du président de l'Assemblée nationale, Vital Kamerhe, dont les déclarations sur l'entrée des troupes rwandaises dans le pays le 20 janvier ont, selon eux, affecté la "sécurité" et la "cohésion nationales".

Le 21 janvier, au lendemain du lancement de l'opération militaire congolo-rwandaise contre les rebelles hutu rwandais dans l'est de la RDC, M. Kamerhe, membre du parti présidentiel et longtemps considéré comme un proche du chef de l'Etat Joseph Kabila, avait jugé "grave" la présence des troupes de Kigali dans le pays.

Depuis, le camp présidentiel fait pression sur Vital Kamerhe pour qu'il démissionne.

Dans son discours d'ouverture de lundi, dont l'AFP a obtenu copie, M. Kamerhe a indiqué qu'il inscrirait la question de sa démission à la prochaine séance plénière pour que les députés se prononcent.

"Maintenant que je procède à l'ouverture de cette session de mars 2009, je voudrais rassurer le président de la République (…) et ma famille politique, que j'inscrirai la question de ma démission et du renouvellement du bureau de l'Assemblée à la prochaine réunion de la conférence des présidents, avant de venir en débattre en plénière", a-t-il affirmé.

M. Kamerhe a également demandé aux "services compétents" de libérer "tous les activistes des droits de l'Homme et toutes les autres personnes qui ont été arrêtées uniquement pour avoir exprimé leur opinion en rapport avec la réconciliation nationale, la démocratie et la présente rentrée parlementaire".

Une ONG de défense des droits de l'Homme en RDC, La Voix des Sans Voix, a dénoncé lundi "l'enlèvement" par la police de trois activistes des droits humains, à l'issue d'une conférence de presse tenue dimanche à Kinshasa.

Cette conférence avait annoncé l'organisation pour lundi d'une marche pacifique et d'un sit-in devant le Parlement afin de remettre un mémorandum aux présidents du Sénat, Léon Kengo, et de l'Assemblée nationale, Vital Kamerhe, "pour la sauvegarde de la jeune démocratie congolaise".

 

 

©AFP

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