Quand les FDLR/Interahamwe s’installent et circulent en libre citoyen sur l’ensemble du territoire.

Kivupeace

03/05/07

interahamwe.jpgLa question de la présence en RDC des forces négatives préoccupe depuis 1994 les organisations internationales et des gouvernements qui se sont succédés en RDC sans que suite favorable à sa résolution définitive n’y soit apportée.

Que des sommets et résolutions, que des accords bipartites, tripartites, multipartites (Zambie,
Addis-Abeba, Arusha, Luanda, Abuja 1et 2, Pretoria, Bujumbura, Kampala, Rome, etc.) ; que des
engagements ; que des discours et promesses assorties d’ultimatum ont été tenus, adoptées,
signés, pris, avancés, révisés, refaits, re-harmonisés ; que des mots abusés, que des frais des
missions engloutis, que du temps perdu pour une promenade de reconstitution, un tourisme
sans résultat.   

Aujourd’hui, 13 ans après, la situation ou mieux la menace de la présence des forces négatives
sur la région des grands-lacs demeure inchangée, le cas le plus éloquent est celui des
Interahamwe dits FDLR, ces citoyens rwandais qui après avoir perpétré le crime le plus odieux du
siècle dans leur pays, ont trouvé asile dans un état en totale déliquescence pour y instaurer leur
autorité et trôner sur des millions des congolais de l’Est à l’Ouest. Il n’est plus à démontrer,
moins encore à crier sur le toit que ces étranges étrangers ou mieux réfugiés (signe de respect
envers ceux qui leur octroient le statut de réfugiés) administrent des entités territoriales
congolaises plus vastes que leur propre pays, prélèvent auprès des citoyens congolais taxes et
redevances dues à l’état, instaurent le pire des régimes de répressions sanglantes contre les
insoumis, assorti des sanctions que jamais l’esprit inventif humain, même le génie du virtuel du
21ème siècle n’a envisagées, sous le regard moins ou plus regardant de la fameuse
communauté internationale inactive, intéressée peut-être, mais surtout vaincue sans courage de l’
avouer.

Jamais les Nations-Unies n’ont déployé dans le monde un aussi impressionnant dispositif
militaire en hommes de troupes et en matériels, débloqué des montants faramineux de l’ordre
des milliards l’an pour entretenir un dispositif qui n’a pas réussi à réduire d’un iota la menace. L’
on apprend qu’il existerait encore dans les couloirs des Nations-Unies ceux de ces trop
ambitieux, imbus d’eux-mêmes et affairistes qui voudraient convaincre le monde de leur ‘’
suraptitude’’ de remplir le tonneau de Danaïde par la reconduction de la fameuse mission
déclarée mais jamais accomplie de la MONUC.
        
Pendant ce moment, aux cris assourdissants de détresse, des SOS des morts, des violées, des
éventrées, des bébés enterrés vifs, des fœtus extirpés, dépiécés et assaisonnés pour garnir les
tables des parents, des femmes et filles enlevées, violentées et vendues à la place publique au
prix de 100, 200, 300 $ américains selon l’intérêt qu’elles présentent aux acheteurs, des
décapités et autres amputés, des hommes poignardés, des malades achevés, des cadavres
déterrés ou mutilés, des tombes profanées, les officiels et autres affairistes se complaisent dans
des discours rassurants, prometteurs et plus souvent évasifs pour donner l’impression que la
situation est sous contrôle pour autant qu’ils tirent leur épingle du jeu.

Victorieux, ils ne se voilent plus le visage, ils tiennent des brillants discours ‘’militantistes’’ on ne
peu plus clairs clamant sur la place publique à qui veut l’entendre, leur position en faveur d’une
forme de légitimation de la lutte et de la présence continue des FDLR/Interahamwe sur le sol
congolais. Les débats publics aux parlements national et provinciaux, les interventions
radiotélévisées des acteurs sociaux, politiques et économiques congolais que l’on entend en
longueur des journées sont suffisamment révélateurs à ce sujet et n’ont qu’un seul objectif : celui
d’apprendre aux compatriotes les notions du savoir-vivre avec leurs bourreaux comme les
survivants de Goma avec le volcan.

L’on pouvait parier que les années sombres et sanglantes de l’histoire congolaises étaient
suffisamment édifiantes qu’aucun congolais ne s’y tromperait, que l’on en extirperait des leçons
édifiantes. Jamais croire que le train de la démocratie fait du surplace et gagne du temps en
faveur de la réorganisation et de la légitimation du pouvoir des forces nées de l’intolérance pour le
lancement d’un assaut final sur les survivants du désespoir.

Du Nord-est au Sud-est de la République des nouveaux plans se mettent en place pour relancer
la guerre africaine, peut-être cette fois-ci, la véritable troisième guerre mondiale, les stratèges
militaires français officiels et mercenaires débarquent à Goma, le FDLR/Interahamwe finalise
presque son dispositif d’approvisionnement, peaufine et raffine des nouvelles stratégies : des
tactiques et techniques de combat sont au point de finalisation ; l’armée congolaise quant à elle
sert de couverture, certaines brigades  semblent mieux outillée, mieux disposée pour cette
nouvelle aventure française dans la région ; un seul rêve, un seul idéal : trôner le FDLR dans le
fauteuil de Paul KAGAME à quelque prix que ce soit et le monde se portera à merveille.

Pour plus de perfection dans l’accomplissement dudit plan, il faut déceler et démanteler tous les
goulots d’étranglement : redéployer les mixées dans d’autres provinces que celles du Nord et
Sud-Kivu, distraire par l’installation dans les allées du pouvoir des membres d’une certaine
communauté pour non seulement les faire avaliser l’opération, mais aussi et surtout leur enlever
tout prétexte de victimisation qui ferait des égratignures à l’opération.

Quoi que diaboliquement génial, ce plan est encore loin de la perfection pour autant que les
traces du crime ne sauraient le rendre parfait : la technique de camouflage des auteurs matériels
n’atteint pas l’idéal ; de RUTSHURU à GOMA, en passant par WALIKALE, MASISI, RUMANGABO,
ils se dissimulent sous la soutane du clergé et autres pasteurs d’églises, les manteaux des
hommes d’affaires, des motards, des domestiques, des enfants de la rue, l’uniforme des
membres de l’armée régulière ou du contingent de la MONUC, ils passent les frontières de la
RDC porteurs des passeports congolais, ils siègent dans les institutions étatiques de la RDC où
ils bénéficient des nombreux réseaux des partenaires, amis et sympathisants, ils sont
fonctionnaires au sein des organisations non gouvernementales, bref ils sont moins invisibles qu’
ils le croient. nationaux.  

Au-delà de la sous-estimation de la capacité de nuisance des FDLR/Interahamwe dont font
preuve les onusiens pour alimenter leur propagande d’autosatisfaction, cette organisation
criminelle a su conserver et peut-être perfectionner l’entièreté de sa puissance militaire tout au
long des années d’exil et constitue aujourd’hui une véritable machine à tuer qui a pu faire face et
résister aux nombreux assauts des contingents internationaux dont les limites ne sont plus à
démontrer.

Par contre, quoi que l’on reproche aux mixées, ces brigades demeurent la seule armée capable
de défier la puissance de feu des FDLR/Interahamwe, et démanteler tout leur dispositif politique
et militaire, leurs réseaux d’amis, sympathisants et partenaires qui voient ainsi leurs intérêts voler
en éclat.

A regarder de plus près le bilan des opérations menées par une seule brigade mixée dans le
territoire de Rutshuru, plus de ¾ du territoire occupé sont déjà récupérés d’entre les mains des
Interahamwe qui laissent derrière eux d’innombrables morts et blessés, des arsenaux militaires
impressionnants, des tenues et autres effets de camouflage (brassards et macarons aux
couleurs et effigies des mixés) qui leur permettent de se faire passer pour des mixés et perpétrer
ainsi des exactions en leur nom. Tandis que les 3 ans de la présence des brigades brassées sur
l’ensemble du territoire national n’ont pas inquiété le FDLR/Interahamwe, plutôt les deux forces
vivaient en symbiose dont se complaisent publiquement certains parlementaires des zones où
prolifèrent ces bandes armées. L’on était loin de s’imaginer une seule fois que des personnes
présumées sensées se félicitent de leur cohabitation avec les auteurs du génocide recherchés
par un tribunal pénal international et plaider pour l’arrêt de toute pression contre eux.

Quand la recherche du gain personnel l’emporte sur l’intérêt général, l’on s’éloigne davantage de
la démocratie, il n’existe pas non plus de démocratie sans sécurité.

Kivupeace.org

 

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