RDC: des élus du Nord-Kivu passent dans le camp de Laurent Nkunda.

AFP

17/10/08

 

cndp_bunagana.jpgBUNAGANA (AFP) — Deux députés du Nord-Kivu et des dizaines d'autres élus locaux ont annoncé vendredi leur ralliement au camp du rebelle Laurent Nkunda durant une cérémonie officielle à Bunagana près de la frontière ougandaise.

Au cours de la cérémonie dans cette ville contrôlée par la rébellion, plusieurs responsables ont déclaré la fin de toute coopération avec les autorités provinciales ou avec le gouvernement national congolais.

"Ce gouvernement n'a rien fait pour améliorer la vie des gens. La sécurité est pire dans les zones contrôlées par le gouvernement et les droits de l'homme n'y sont pas respectés" a déclaré François Gacaba, député de Goma, capitale régionale du Nord-Kivu.

"Lorsque nous posons des questions sur les violations des droits de l'Homme, ce qui est notre droit en tant que parlementaires, nous sommes immédiatement accusés d'être les complices des rebelles", a déclaré M. Gacaba l'AFP.

Le député a ajouté qu'il était maintenant évident que la population vivait mieux sous le régime du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) de Laurent Nkunda.

Des dizaines de dirigeants locaux étaient assis à la tribune derrière le député dans une ville étonnamment calme dans une région où la violence fait rage.

Une centaine de responsables provinciaux et locaux dans les Nord et Sud Kivu ont décidé de rallier la rébellion du général tutsi Laurent Nkunda, selon un porte-parole du CNDP.

"Ces gens ne veulent plus travailler avec le gouvernement, ils ont en eu assez", a déclaré le porte-parole Amani Kabashi à l'AFP.

Peu après cette cérémonie d'allégeance à Nkunda, les forces rebelles ont organisé un défilé militaire dans le centre commercial de Bunagana où des armes prises récemment sur l'armée congolaise ont été exhibées.

Des camions portant des pièces d'artillerie lourde et des canons antiaériens ont traversé la ville sous les vivats de la population.

"Vos frères et vos soeurs à Goma souffrent parce que le gouvernement ne veut pas rouvrir cette route, mais maintenant, avec ces armes, nous allons ouvrir la route de Goma" s'est écrié Vincente Mwanbutsa, un dirigeant local.

"Personne ne vous importunera plus maintenant que nous avons ces armes", a-t-il ajouté.

Un maître d'école présent dans la foule, Peter Mugabu, a confié à l'AFP sa satisfaction devant l'étalage des armes. "Je suis très content, dans la zone contrôlée par le CNDP, il y a de la sécurité, mais dans la région contrôlée par les forces du gouvernement, il n'y a pas de sécurité."

L'instituteur, qui affirme que sa femme et ses enfants sont dans un camp de réfugiés au Rwanda, insiste sur le fait que son soutien à Nkunda n'a rien à voir avec son origine ethnique. "Je suis un Congolais. Je ne suis ni un Hutu ni un Tutsi, je suis juste un Congolais".

Selon le major Mbera Castro, porte-parole de la commission exécutive du CNDP, les rebelles s'attendent à affronter l'armée gouvernementale dans les prochains jours.

"La libération est un long processus et nous allons aller jusqu'au bout. Ca peut prendre dix ans mais nous le ferons", a-t-il affirmé à l'AFP.

Des combats opposent régulièrement depuis le 28 août l'armée congolaise à la rébellion de Laurent Nkunda, en violation d'un cessez-le-feu consécutif à l'accord de paix de Goma, signé par les différentes parties au conflit en janvier 2008. Kinshasa accuse le Rwanda voisin de soutenir la rébellion.

Jeudi des députés du Nord-Kivu avaient accusé "certains" membres de l'assemblée et du gouvernement de cette province de l'est de la République démocratique du Congo (RDC) de "pactiser" avec la rébellion de Laurent Nkunda, dans une déclaration reçue à l'AFP.

 

 

Nord-Kivu officials defect to Congo rebel Nkunda

BUNAGANA, DR Congo (AFP) — Two lawmakers from DR Congo's provincial Nord-Kivu government and dozens of other local leaders defected to renegade general Laurent Nkunda at an official ceremony Friday.

The ceremony took place in the rebel-controlled town of Bunagana, bordering Uganda, with the officials declaring an end to any cooperation with the province's recognised government and the Democratic Republic of Congo's national government.

"This government has done nothing to improve the lives of the people. Security is worse in government-controlled territory and human rights violations are worse," Francois Gacaba, the MP representing Nord-Kivu's capital of Goma, told AFP.

"When we ask about human rights issues, which is our right as parliamentarians, we are accused of sympathising with the rebels," Gacaba said.

He said it was now evident that his people were better off under Nkunda's National Congress for the Defence of the People (CNDP).

Dozens of local and provincial leaders assembled for the ceremony in the town, which was eerily peaceful for a region so long ravaged by violence, and sat behind Gacaba as he listed the Kinshasa government's various alleged abuses.

Some 100 provincial and local officials in both Nord- and Sud-Kivu regions who were previously willing to work with Kinshasa have now decided to ally themselves with Nkunda, according to a spokesman for the rebel leader.

"These people can no longer with work government. They have had enough," spokesman Amani Kabashi told AFP.

Before the defection was officialised Friday, a group of loyalist Nord-Kivu MPs had issued a statement demanding an inquiry and sanctions against lawmakers allying themselves with Nkunda.

Renewed fighting broke out August 28 in eastern DRC, with government troops and Nkunda's CNDP violating the ceasefire reached under the Goma peace accord in January.

While the purpose of Friday's ceremony was political, the day was also a celebration of Nkunda's forces.

Rebel fighters paraded through the border town's trading centre, displaying weapons captured in recent clashes with the Congolese army.

Trucks carrying heavy artillery and anti-aircraft weapons rumbled through Bunagana and the hundreds of people assembled cheered and applauded as they looked on.

"Your brothers and sister in Goma are suffering because the government won't open this road, but now, with these weapons, we will open the road to Goma," shouted Vincente Mwanbutsa, a local leader and Nkunda sympathizer, as the parade progressed.

"No one will ever disturb you again now that we have these machines."

Peter Mugabu, a primary school teacher in the area looked on with approval as CNDP fighters displayed their new hardware.

"I am glad they have these things," he said. "In the area controlled by CNDP there is security, but in the area controlled by government forces there is no security."

Mugabu, who said his wife, children and parents are all in a refugee camp in Rwanda, insisted his support for Nkunda had nothing to do with ethnicity.

"I'm a Congo man. I am not a Hutu or a Tutsi, I'm just a Congo man," he said.

Major Mbera Castro, a CNDP executive committee spokesman, told AFP that Nkunda forces expect to engage in clashes with the government again in the coming days, although he did not specify when.

"Enough is enough. We have been patient. We have told the government to stop attacking civilians and we will not allow our communities to suffer any longer," he said.

The UN special envoy for the Democratic Republic of Congo (DRC) on Friday urged the Security Council to provide extra troops for his peacekeeping mission to cope with an upsurge in rebel attacks.

 

Agence France Presse

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