RDC: Plus de garde militaire aux anciens animateurs de « 1+4 ».

Groupe l'Avenir

07/03/07

vice-presidents.jpgOn ne verra plus de militaires qui sont des unités combattantes garder les personnalités de l’Etat *Ce rôle de protection civile revient à la police nationale congolaise *La population est soulagée, car il y a eu de nombreux abus de position dominante dans le chef des soldats plus formés à la guerre qu’à la protection des Vip.

 

Les personnalités qui avaient bénéficié d’une protection rapprochée des militaires pendant la transition n’ont plus droit de l’être. C’est une décision du Chef d’Etat major des Forces armées de la République démocratique du Congo, le Lieutenant général Kisempia Sungilanga Lombe, qui a été rendue publique hier, sous la forme d’un communiqué livré à la presse.

Dans ce document qui ne prête pas à la confusion, l’officier général des Fardc reprend les personnalités concernées par cette mesure et les postes dans lesquels opéraient les agents commis à leur sécurité. Il s’agit « notamment des anciens vice-présidents de la République, des ministres et vice-ministres, des députés et sénateurs, des membres des institutions d’appui à la démocratie, ainsi que de tous les autres ». Nombre d’entre ceux-ci avaient effectivement eu recours au service des éléments de l’armée nationale pour leur sécurité individuelle et celle de leurs familles.

Ainsi, à part les gardes du corps qui se déplaçaient avec ces personnalités, d’autres militaires et soldats gardaient des résidences, d’autres encore jouaient le rôle d’officiers d’ordonnance. Tous ces éléments des Fardc qui remplissaient encore ce rôle jusqu’ici sont donc rappelés par la hiérarchie qui va sans doute les utiliser rationnellement. Le communiqué ne donne pas une quelconque indication quant à la tâche qui les attend dorénavant. Il ne désigne que les lieux de rassemblement.

Retour à une armée républicaine

Ceux qui se trouvent à Kinshasa sont attendus « … à l’Etat-major de la Force terrestre au camp lieutenant-colonel Kokolo ». Les autres compagnons d’armes qui sont loin de la capitale « doivent se présenter (…) aux quartiers généraux des régions militaires ou des brigades les plus proches sur toute l’étendue de la République (…) ». Mais, les uns et les autres doivent être munis de l’outil de travail qu’ils utilisaient, à savoir les « équipements militaires individuels » a précisé la source.

Cet ordre donné sur un ton de commandement, est un retour aux sources, dans ce qui est convenu d’appeler la tradition militaire. Dans celle-ci, les soldats sont astreints à la vie de caserne et ne peuvent être au service que de la nation. Leurs anciennes prestations dès audition du communiqué (…) sont terminées ». D’ici au 15 mars 07 tout doit rentrer dans l’ordre.

Le statu quo qui vient de se terminer a été à l’origine de nombreux dégâts collatéraux en terme de criminalité, notamment dans la ville de Kinshasa. Outre les dérapages observés pendant la campagne électorale de l’entre deux tours de l’élection présidentielle, on a aussi assisté à des crimes crapuleux commis par des militaires. En mettant fin à ce système d’irresponsabilité dans le chef de plusieurs officiers de l’armée, la hiérarchie militaire vient de couper l’herbe sous le pied de nombreux criminels en uniforme.

La balle est du côté de la police républicaine

La tâche de sécuriser les personnalités de la République est désormais dévolue à la Police nationale congolaise. Comme on peut le démontrer, la République démocratique du Congo est en train de parfaire son retour dans le giron des Etats démocratiques. La spécification des rôles entre la police et l’armée est une bonne entrée en matière dans une société qui fonctionne avec le principe de séparation des pouvoirs. Finis les amalgames entre la gendarmerie assimilée aux unités combattantes des forces armées dans la deuxième république de triste mémoire.

Le dilemme de Yerodia et JP Bemba

Les vice présidents bénéficieront des trois quarts de leurs derniers salaires perçus et d’autres avantages, mais là n’est pas la question. L’ordonnance du président de République qui ne précise pas le nombre de voyages accordés aux anciens vice-présidents dans ce cadre, comme elle le fait au sujet de résidence et de la garde.

Certaines mauvaises intentions croiraient que cette mesure viserait spécialement A. Ruberwa et JP Bemba qui n’ont utilisé que des militaires comme gardes. Loin de là.

Pour Yerodia Aboulaye Ndombasi et Jean-Pierre Bemba devenus sénateurs, ce texte du Chef de l’Etat qui reste muet pour ce chapitre, suscite des interrogations. Vont-ils jouir également de ces avantages tirés de leur appartenance à l’ancien espace présidentiel ? C’est une question qui n’a pas encore de réponse. Quoi qu’il en soit des aspects relatifs à l’avenir des vices présidents, il y a lieu de saluer la décision qui concerne le retrait des militaires des édifices publics où ils étaient en proie aux innombrables tentations.

 

 

L’Avenir

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